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ثقافة Nacer khémir : La beauté a quitté notre monde, ce qui est une forme de malheur

نشر في  02 سبتمبر 2017  (21:50)

LES BALISEURS DU DESERT, film réalisé par le cinéaste Nacer Khémir en 1984, sera projeté le 3 et le 6 septembre en Sélection officielle de la MOSTRA DI VENEZIA 2017 dans la section VENEZIA CLASSICI.

La Projection Officielle aura lieu en présence de son réalisateur Nacer Khémir; de Mohamed Challouf  Conseiller Artistique du Projet Cinémathèque tunisienne et du  Directeur et Conservateur de la Cinémathèque Royale de Belgique "CINEMATEK".

La projection du film sera suivit par une Rencontre Conférence de Presse le 3 septembre 2017 à 16.45 sur la Terrasse du Palais du Cinéma au Lido de Venise.

 Une occasion offerte  par la direction de la Mostra de Venise pour présenter à la presse du festival le projet en cours de  la création de la cinémathèque Tunisienne et de la collaboration avec la Cinémathèque Royale de Belgique pour la sauvegarde de films tunisiens initié par la restauration du Film LES BALISEURS DU DESERT qui  représente la Tunisie dans la section Venezia Classici avec une liste de grands Classiques du cinéma mondial dont:

 1900 de Bernardo Bertolucci,

 Il deserto rosso (Red Desert) de Michelangelo Antonioni ,

Close Encounters of the Third Kind de Steven Spielberg

Deux ou trois choses que je sais d’elle (Due o tre cose che so di lei] de Jean-Luc Godard,

Ochazuke no aji (Flavor of Green Tea Over Rice)  de Yasujirō Ozu 

L’oeil du malin (The Third Lover) [L’occhio del maligno]de Claude Chabrol 

 

Concernant cette projection, Nacer Khémir nous a livré ce qui suit : « Pour la thématique, ce qui est terrible, c’est qu’elle n’a pas changé. Elle est même plus actuelle qu’au moment où j’ai réalisé le film. Le thème de la jeunesse happée par l’inconnu est un thème qui est plus violent aujourd’hui. La question du maître qui vient enseigner et qui se rend compte qu’il ne peut pas enseigner, est aussi actuelle, c'est-à-dire qu’on a un enseignement qui est à côté de la plaque. Au fond, le maître lui-même est aspiré par ce monde parce qu’il veut comprendre pour pouvoir remonter.

 Il y a aussi l’histoire de ce gosse qui demande à sa grand-mère morte de le réveiller pour aller à Cordoue, Cordoue qui correspond à une sorte de haute culture, de haute civilisation qui est la nôtre et à laquelle on n’a plus accès.

Le deuxième thème -et il n’y a pas plus désespérant- se rapporte au fait de demander l’assistance des morts pour se réveiller à temps. C’est le comble de la désespérance. C’est donc curieux que le film soit encore plus brûlant que pendant le moment où il a été tourné.

Au niveau de la forme, le film correspond à une recherche d’une beauté particulière. Et c’est la chose qu’on a le plus perdue. La beauté a quitté notre monde, ce qui est une forme de malheur. Contrairement à ce que peuvent penser certains, c’est un film très politique, pas au premier degré, mais qui pose la question suivante : « vers quel destin va-t-on » ?

Khémir poursuit : « Ce qui me touche, c’est de me trouver parmi de grands noms comme Mizoguchi ou Ozu ou Antonioni ou d’autres et que c’étaient mes maîtres en quelque sorte. C’est un peu bouleversant… En plus, cette participation va donner au film une sorte de visibilité, une possibilité d’inscrire cette sensibilité particulière dans la cinématographie internationale. »

 

Chiraz Ben M’rad